A la faveur d’une déclaration de presse, samedi dernier à Libreville, que la faction du Parti démocratique gabonais (PDG), menée par l’ancien ministre Ali Akbar Onanga Y’Obegue (Secrétaire général), a vivement rejeté les résultats provisoires ‘’consolidés’’ et annoncés vendredi par le ministre de l’Intérieur, donnant très largement vainqueur avec 94,85% de suffrages exprimées, le Président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma.
Il faut dire que le courant dit ‘’loyaliste et légaliste’’ de l’ancien parti au pouvoir parle d’une « grossière mascarade électorale » et annonce son entrée dans l’opposition.
Au cours de son discours Ali Akbar Onanga Y’Obegue a dénoncé un processus électoral verrouillé par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), entaché, selon lui, d’un « manque manifeste d’inclusivité, de transparence et de neutralité républicaine ».
« Le score à la soviétique attribué au Président de la transition, passé de 90,35 % à 94,85 %, ne fait que confirmer l’absence de sincérité du scrutin.
A juste titre, ce pouvoir, rappelons-le, n’est que la continuité de celui qui s’est installé par la force le 30 août 2023 », a martelé le Secrétaire général du courant ‘’loyaliste et légaliste’’ du PDG qui a, dans la foulée, réitéré sa fidélité au Président déchu, Ali Bongo Ondimba, en sa qualité de Distingué Président statutaire du parti, a-t-on appris.
Quant a l’ancien ministre Francis Nkéa Ndzigue, a fait savoir que tout au long du processus électoral, les principales forces politiques ont été écartées, les médias publics monopolisés et les moyens de l’État mobilisés au profit du candidat du CTRI.
« Le parti ne peut cautionner un régime issu d’un coup d’État. Nous ne nous tairons pas face aux dérives.
Nous ne nous détournerons pas de notre responsabilité historique », a tempêté Francis Nkéa, appelant à un sursaut national et patriotique, autour du PDG qui dit se positionner plus que jamais comme une force d’opposition déterminée à proposer une alternative crédible, un projet ancré dans la réalité sociale et économique du pays, fondé sur l’unité, la justice et la démocratie, souligne-t-on.
Désormais tourné vers les prochaines échéances électorales -législatives et locales- le PDG ‘’loyaliste et légalistes’’ appelle toutes les forces vives à faire front pour contrer la tentative de confiscation du pouvoir. « Cette transition, qui devait incarner le changement, n’a servi qu’à reconcentrer le pouvoir.
À nous désormais de poser les jalons du véritable renouveau », a conclu M. Onanga Y’Obegue.
Ali Akbar Onanga Y’Obegue et ses ‘’camarades’’, qui n’avaient donné aucune consigne de vote lors de la présidentielle du 12 avril dernier, se disputent la légalité et la légitimité du Parti démocratique gabonais avec l’autre tendance du PDG, dirigée par l’ancien ministre Blaise Louembé, depuis le congrès extraordinaire tenu fin janvier dernier.
Ali Akbar Onanga Y’Obegue et ses compagnons qui se considèrent comme des ‘’légalistes’’, ont d’ailleurs esté en justice, espérant obtenir réparation, afin de rétablir ‘’l’ordre’’ au sein de leur parti et stopper les actes qu’ils qualifient de ‘’forfaiture’’, posés par les instances ‘’illégalement désignées’’, croient-ils, à la tête du parti crée par feu Omar Bongo Ondimba, il y a 57 ans et ‘’chassé’’ du pouvoir par les militaires du CTRI, le 30 août 2023.
Charles du Lac
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