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Référendum constitutionnel: Jean Romain Fanguinoveny appelle les populations à voter »NON »

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Le leader du Parti du Peuple Gabonais (PPG) invite les Gabonais à rejeter le projet de la nouvelle constitution soumis à référendum le 16 novembre prochain. Ci-dessous l’intégralité de sa déclaration.

Mesdames, Messieurs,

Chers  Compatriotes,

Comme le veut les bons usages, je voudrais, avant l’entame de mon propos, me présenter.

Je suis  Monsieur Jean Romain FANGUINOVENY, Président du Parti  du Peuple Gabonais (PPG), et Ancien candidat à l’élection présidentielle du 26 août 2023.

Pour ma part, en tant que membre de la plateforme Ensemble pour le Gabon, la mouture finale du texte constitutionnel qui nous est proposé au référendum, demeure lacunaire.

Ce projet de Constitution constitue aussi un recul démocratique pour notre pays, pour notre démocratie et pour notre vivre ensemble.

L’adopter en l’état, nuirait à la légitimité du texte, et partant à son nécessaire caractère Impersonnel, Intemporel  et Non-discriminatoire.

En effet, du Préambule aux différents articles, il n’échappe  au lecteur sincère, qu’il est mauvais, sans garde-fous solides et représente aussi un  réel danger pour les générations futures.

En ce sens qu’il n’y a plus de séparation des pouvoirs équilibrée entre le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire.

Les équilibres d’antan des pouvoirs, contenus dans les Constitutions de 1991 et de 1994, qui permettaient l’expression d’une démocratie apaisée, ont été tous détricotés.

Il est donc essentiel que le NON triomphe, pour amener les uns et les autres à prendre le temps nécessaire pour consulter davantage la population et obtenir un large soutien.

A l’observation, plusieurs de ses articles n’ont pas leur place dans la Constitution, car ils peuvent compromettre la stabilité et la pérennité de la future loi fondamentale. Et, l’examen non partisan de ce projet de constitution révèle que:

  1. Il  n’est pas impersonnel, car, il tend plutôt à faire du Gabon, une monarchie déguisée à la seule discrétion du futur Président de la République élu.

C’est aussi un projet de Constitution qui consacre un régime présidentiel hydride, vu nulle part ailleurs, avec à sa tête un hyper président Roi, qui va tout contrôler, décider de tout, et en toute liberté. Et, plus grave, sans le moindre réel contre-pouvoir.

  • C’est le cas des articles 41, 54, 55,57, 69 qui font du futur Président de la République le détenteur « exclusif » du pouvoir exécutif. Un genre de monarque déguisé aux pouvoirs illimités.

Ces articles déséquilibrent la séparation des pouvoirs, et rendent toute cohabitation caduque, voire impossible.  Avec pour conséquence: plus de Premier ministre, plus de motion de censure, et plus de cohabitation possible à l’issue d’une élection législative.

L’article 41 enlève en plus à l’Assemblée nationale toute sa substance. Cela est inacceptable et nous invite à voter NON.

  • Il n’est pas intemporel, car il fait la promotion des coups d’Etat et glorifie leurs auteurs.

Certains de ses articles suscitent véritablement de légitimes inquiétudes. Ils ne vont pas résister au temps. Ils seront susceptibles d’être rapidement contestés. Car leur contenu est dangereux. Et leurs dispositions semblent avoir été rédigées dans la hâte et sans consensus

  • C’est le cas, par exemple à l’alinéa 2 du Préambule « Porté par l’esprit du 30 aout 2023……. », qui fait l’apologie des push. Mais aussi des articles 3, 8, 10, 169 et 170 qui célèbrent leur commission et l’amnistie de leurs auteurs.

Il est inacceptable que de telles dispositions figurent dans la Constitution. Elles ne doivent être marquées dans le marbre.

C’est aussi le cas de l’article 42, sur la durée  du mandat présidentiel de 7 ans. Alors que la moyenne africaine est en faveur du quinquennat (5 ans).  Le retour au septennat (7 ans), nous semble anachronique et constitue un recul démocratique. Il ne résistera pas au temps, après les avancées des 30 dernières années consignées dans la Constitution de 1991, ainsi que dans celle de 1994.

  • Il n’est pas non-discriminatoire, car il va créer une forme d’Apartheid entre les citoyens d’un même pays. De nombreux compatriotes seront désormais stigmatisés du simple fait de leurs choix matrimoniaux, de leurs handicaps innés ou subis, ou encore de leur éloignement, surtout en ce qui concerne la diaspora.
  • C’est le cas par exemple avec l’article 43 qui est tout aussi discriminatoire.  Car, il écarte du fauteuil présidentiel la fine fleur de cette catégorie de la population de plus de 70 ans, pétris d’expérience et de sagesse.

Cela est inacceptable et nous oblige, pour l’intérêt supérieur de notre pays, et celui  des générations futures à voter NON, pour corriger ces imperfections.

Vu tout ce qui précède,

Doit-on continuer à modifier et à détricoter notre Constitution au gré des intérêts mesquins de ceux qui veulent toujours tirer, dans l’ombre,  les ficelles du pouvoir? NON !

La transition actuelle demeure encore une opportunité pour bien faire les choses. Il ne faut pas rater cette occasion en confondant vitesse et précipitation. 

Le monde nous regarde, la mémoire de nos devanciers qui sont tombés dans les champs de bataille politique, qui ont porté les acquis démocratiques contenus dans la Constitutions de 1991 et celle de 1994, nous interpelle.

Votons donc tous NON au referendum pour que notre pays demeure une République, avec la toute la noblesse que revêt cette notion.

Et que Dieu, nos Génies et nos Ancêtres nous assagissent et bénissent le Gabon.

Je vous remercie !

Un véritable combat sensationnel  entre les partisans du ‘’OUI’’ et ceux du ‘’NON’’ qui sera connu au soir du 16 novembre prochain.

Rufin Martial Oke Nze

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