C’est ce samedi 04 janvier 2024, à la faveur d’une réunion extraordinaire, que le Conseil d’administration de la CNAMGS a annoncé la nomination de Nadia Christelle Koye comme Directrice Générale.
Une décision qui suscite autant d’interrogations que d’attentes. Ancienne vice-présidente d’un Centre Gabonais des Élections (CGE) aujourd’hui dissous, Mme Koye se retrouve propulsée à la tête d’une institution criblée de dettes et minée par des scandales.
Pour Mme Koye, la réalité de son nouveau poste n’a rien d’une sinécure. Le Syndicat des pharmaciens du Gabon (Sypharga), las d’attendre le remboursement de créances estimées à plusieurs milliards de francs CFA, a suspendu la dispensation de médicaments aux assurés. Une décision dramatique pour des milliers de Gabonais qui découvrent que leur carte CNAMGS, censée être un passeport pour la santé, n’est qu’un simple bout de plastique sans valeur.
« L’assuré arrive avec son ordonnance et repart avec son désespoir », confie un pharmacien excédé. Pour Sypharga, la situation est claire : « Ce n’est pas notre rôle de subventionner l’incompétence d’une gestion qui accumule les ardoises depuis des années. »
Contrairement à ses prédécesseurs, souvent désignés dans l’ombre, Mme Koye a été choisie à l’issue d’un appel à candidatures, publié et ouvert. Un processus rare au Gabon, qui aurait pu inspirer confiance… si l’expérience du passé ne rendait pas sceptique.
D’ailleurs, la nomination de Mme Koye pose une question fondamentale : en quoi une ancienne figure du CGE, un organisme déjà controversé pour sa gestion, est-elle qualifiée pour résoudre des problèmes financiers, organisationnels et sociaux aussi complexes ?
La CNAMGS n’est plus une institution, mais un champ de mines. Entre les dettes non remboursées, les scandales de détournements de fonds, et une perte totale de crédibilité auprès des assurés, Mme Koye hérite d’un fardeau colossal. Son prédécesseur, suspendu en novembre dernier, laisse derrière lui un chaos que la nouvelle direction devra gérer avec des moyens… inexistants. « Comment voulez-vous réparer un bateau qui prend l’eau de toutes parts avec une simple cuillère ? », s’interroge un cadre de la CNAMGS.
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